Le coup de gueule des restaurateurs !
Les annonces du mardi 24 novembre sont très mal passées auprès des restaurateurs furieux et exaspérés. Alors que la plupart des commerces rouvriront leurs portes ce samedi et pourront donc profiter des fêtes pour rehausser leur chiffre d’affaires, les restaurants seront fermés encore deux mois et devront donc attendre le 20 janvier pour recevoir de la clientèle. À bout, les professionnels du secteur sont en rogne et poussent un grand coup de gueule. Ils ont décidé de manifester leur mécontentement un peu partout en France contre la date du 20 janvier.
Par Pierre • le 25 novembre 2020 12:00
Les restaurateurs à bout
Beaucoup des patrons de restaurant espéraient reprendre leur activité ce samedi, à l’instar de leurs homologues tenanciers de commerce « non essentiel ». Mais les déclarations du chef de l’État ne sont pas allées dans ce sens.
La décision gouvernementale annoncée mardi les condamne en effet à devoir attendre encore 2 mois pour rouvrir les portes de leurs établissements. Les patrons de bar n’ont de leur côté aucune perspective de proposée, ils restent donc fermés jusqu’à nouvel ordre.
La vente à emporter, pour ceux qui peuvent la mettre en place, ne pallie que trop peu la perte sèche de chiffre d’affaires dans une période habituellement propice aux bons résultats. De plus, cette activité devra s’arrêter avec le couvre-feu de 21 h, de quoi miner davantage le moral de ceux qui escomptaient amortir leurs pertes par l’usage de cette alternative.
Des aides financières complémentaires
Pour tenter d’apaiser les angoisses et l’énervement de la profession, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une nouvelle aide : une indemnisation à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires de 2019 pour l’ensemble des PME fermées.
Les aides déjà en place seront par ailleurs prolongées :
- L’exonération de charges
- Le prêt garanti par l’État
- Le recours facilité au chômage partiel...
Ces aides sont jugées insuffisantes par les restaurateurs toujours plus nombreux à être dans l’incapacité de régler leurs factures, ainsi que les charges qui continuent d’être réclamées alors même qu’on leur avait promis, lors du premier confinement, le « zéro recette, zéro charge ».
Coup de gueule : désobéissance, manifestations et recours juridiques
Le président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) du PACA, Bernard Marty, enrage au micro de CNews : « pourquoi on est les pestiférés du pays nous, pourquoi on attraperait des maladies dans nos restaurants alors qu’on ne les attrape pas dans leurs putains de cantines, à l’Assemblée et au Sénat ». Il termine en disant que ça ne va pas s’arrêter là.
Les restaurateurs et autres patrons d’entreprises qui resteront fermées ont en effet décidé de mener plusieurs actions pour contraindre le gouvernement à changer de politique :
- Des manifestations sont programmées jeudi sur tout le territoire avant un gros rassemblement prévu en décembre à Paris
- Une contestation devant le Conseil d’État pour « rupture d’égalité avec la situation des restaurants collectifs et routiers », qui restent ouverts, mais aussi pour « disproportion de la mesure d’interdiction totale d’activité »
- D’éventuelles désobéissances si l’on en croit l’appel du patron de l’UMIH du Rhône, Laurent Duc.